Il est dans l'air du temps de célébrer des journées internationales pour faire prendre conscience à l'ensemble de l'humanité des problèmes spécifiques qu'elle doit résoudre. Hier, c'était la journée des droits de l'enfant, droits hélas trop souvent bafoués, qui permet de rappeler l'existence de la Convention internationale des droits de l'enfant (ONU, novembre 1989).
Or, l'article 30 de ce document signé et ratifié par l'ensemble des pays membres de l'ONU, à de rares exceptions près, doit attirer notre attention :
"Dans les États où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques ou des personnes d'origine autochtone, un enfant autochtone ou appartenant à une de ces minorités ne peut être privé du droit d'avoir sa propre vie culturelle, de professer et de pratiquer sa propre religion ou d'employer sa propre langue en commun avec les autres membres de son groupe."
Cet article est contesté par la France, quels qu'en soient les gouvernements, sous prétexte qu'il n'y aurait aucune minorité linguistique ou culturelle présente sur son territoire. Il est bien connu en effet que tout le monde parle français en France depuis Vercingétorix! L'alsacien, le basque, le breton, le catalan, le corse, les créoles, le flamand, les langues de Polynésie, de Nouvelle-Calédonie ou de Guyane ou encore l'occitan, par exemple, n'ont jamais été parlés par des citoyens français, et c'est une vérité absolument incontestable qu'il n'y a aucune minorité ethnolinguistique dans le beau pays de France!
Certes, le législateur s'abritera habilement derrière la notion d'égalité, amalgamée avec celle d'uniformité, ou encore derrière celle d'indivisibilité de la République (qui serait pourtant désormais "décentralisée") pour justifier qu'il n'y aurait aucune minorité linguistique ou culturelle dans la douce France chère à Charles Trénet, mais on comprend très bien l'embarras que suscite l'article 30 chez nos gouvernants car il met le doigt sur l'objectif de la politique linguistique française : priver les enfants des minorités ethnolinguistiques de leur langue propre au profit du seul français. Reconnaître pleinement cet article 30, ce serait discréditer tous les efforts consacrés depuis des siècles à la disparition des autres langues que le français, et mettre l'accent sur l'absence de volonté officielle de protéger ces langues, encore aujourd'hui pratiquement exclues du système éducatif, des médias, de la vie publique, c'est-à-dire de tous les domaines susceptibles de leur rendre une vitalité confisquée par le seul français.
Bien sûr, lorsque le dernier locuteur du breton ou de l'occitan s'éteindra, il n'y aura plus de minorité à reconnaître, et sans doute le législateur français n'aura plus la moindre réserve sur l'article 30 de cette Convention, mais est-ce vraiment ce que nous voulons ?
Or, l'article 30 de ce document signé et ratifié par l'ensemble des pays membres de l'ONU, à de rares exceptions près, doit attirer notre attention :
"Dans les États où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques ou des personnes d'origine autochtone, un enfant autochtone ou appartenant à une de ces minorités ne peut être privé du droit d'avoir sa propre vie culturelle, de professer et de pratiquer sa propre religion ou d'employer sa propre langue en commun avec les autres membres de son groupe."
Cet article est contesté par la France, quels qu'en soient les gouvernements, sous prétexte qu'il n'y aurait aucune minorité linguistique ou culturelle présente sur son territoire. Il est bien connu en effet que tout le monde parle français en France depuis Vercingétorix! L'alsacien, le basque, le breton, le catalan, le corse, les créoles, le flamand, les langues de Polynésie, de Nouvelle-Calédonie ou de Guyane ou encore l'occitan, par exemple, n'ont jamais été parlés par des citoyens français, et c'est une vérité absolument incontestable qu'il n'y a aucune minorité ethnolinguistique dans le beau pays de France!
Certes, le législateur s'abritera habilement derrière la notion d'égalité, amalgamée avec celle d'uniformité, ou encore derrière celle d'indivisibilité de la République (qui serait pourtant désormais "décentralisée") pour justifier qu'il n'y aurait aucune minorité linguistique ou culturelle dans la douce France chère à Charles Trénet, mais on comprend très bien l'embarras que suscite l'article 30 chez nos gouvernants car il met le doigt sur l'objectif de la politique linguistique française : priver les enfants des minorités ethnolinguistiques de leur langue propre au profit du seul français. Reconnaître pleinement cet article 30, ce serait discréditer tous les efforts consacrés depuis des siècles à la disparition des autres langues que le français, et mettre l'accent sur l'absence de volonté officielle de protéger ces langues, encore aujourd'hui pratiquement exclues du système éducatif, des médias, de la vie publique, c'est-à-dire de tous les domaines susceptibles de leur rendre une vitalité confisquée par le seul français.
Bien sûr, lorsque le dernier locuteur du breton ou de l'occitan s'éteindra, il n'y aura plus de minorité à reconnaître, et sans doute le législateur français n'aura plus la moindre réserve sur l'article 30 de cette Convention, mais est-ce vraiment ce que nous voulons ?